Pour la plupart d’entre nous, une « Méduse »
est un organisme marin translucide flottant près de
la surface de l’eau. Elle est formée de 2 parties,
un corps discoïde (l’ombrelle) et de longs tentacules
urticants dont les piqûres peuvent causer chez l’homme,
pour certaines espèces communément observées
sur nos côtes, de simples irritations de la peau, pour
d’autres des réactions très graves pouvant
entraîner la mort
En réalité, la situation est plus complexe
puisque la « méduse » n’est
le plus souvent qu’un stade de développement
du cycle de vie d’un organisme appartenant à
l’embranchement des Cnidaires. Ces derniers comprennent
4 groupes, les scyphozoaires, les cubozoaires,
les hydrozoaires et les anthozoaires.
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Photo Ifremer/Barbaroux. |
Les scyphozoaires incluent la plupart des
méduses que connaissent les baigneurs des régions
tempérées. On les retrouve dans de nombreuses
mers du globe. Ce sont des organismes marins pélagiques
qui présentent successivement un stade larvaire appelé
Planula, puis un stade fixé, Polype. Celui-ci, après
métamorphose, donne une jeune méduse, flottant
librement dans la masse d’eau, qui évolue vers
une stade adulte capable de se reproduire (cf figure 1, d’après
Mike Dawson, consultable aussi sur :
http://www.aquamarine.unsw.edu.au/tS/Biology/Ecology/LifeHistory/ScyphozoaLH.html).
Figure 1 : Cycle de développement d’Aurélia
sp., méduse scyphozoaire.
Chez les Scyphozoaires, la forme méduse est prédominante
au cours de la vie des individus. La taille de ces méduses
est variable, de quelques dizaines de millimètres pour
les individus planctoniques jusqu’à 2 mètres
de diamètre pour Cyanea arctica. Leur nourriture est
composée de diverses particules alimentaires flottant
dans l’eau, de petits invertébrés marins
et de poissons. Les proies sont capturées grâce
aux cellules urticantes présentes sur leurs tentacules.
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Les Cubozoaires ressemblent aux méduses
classiques. La forme du corps est cubique, d’où
leur nom anglais, Box Jellyfish, « méduses
en forme de boîte ». Le nombre de tentacules
peut être supérieur à 15 avec une longueur
d’au moins 3 mètres. Ces méduses
ont la capacité de nager activement et de se déplacer
autour de leurs proies ; elles sont, de ce fait, rarement
rejetées sur les plages par les vents et les courants.
Parmi celles-ci, on trouve l’organisme le plus toxique
au monde ; il s’agit de la « Guêpe
de mer », Chironex fleckeri, que l’on trouve
communément dans les eaux tropicales australiennes
et indo-pacifiques. Cette méduse, transparente et de
couleur bleue, est difficile à voir dans l’eau.
Elle est extrêmement dangereuse et peut provoquer la
mort d’une personne en quelques minutes. Les premiers
stades sont fixés et vivent dans les estuaires. En
début de saison humide, après métamorphose,
les jeunes méduses sont expulsées, suite aux
pluies tropicales, dans les eaux littorales où elles
se développent jusqu’à maturité.
Il est, alors, vivement déconseillé de s’y
baigner. Ces espèces se nourrissent de petits poissons,
de vers et de crustacés. Elles sont consommées
par de plus gros poissons et par les tortues de mer.
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Les hydrozoaires composent un groupe très
divers avec près de 2700 espèces. Elles
sont marines ; certaines, cependant, sont adaptées
à l’eau douce, comme l’hydre ou quelques
méduses d’eau douce. La plupart des hydrozoaires
présente alternativement une phase polype prédominante
et une phase méduse de courte durée. La première
est asexuée, la seconde, produisant des gamètes
males et femelles, permet la reproduction de l’espèce.
D’autres hydrozoaires vivent en colonies. Chaque individu
(polype) de la colonie présente une spécialisation,
orientée vers l’alimentation, la reproduction
ou la capture des proies. L’intégration est telle
que la colonie fonctionne comme un individu unique et peut
être confondue avec une méduse classique. C’est
le cas des Physalies, connues également sous le nom
de « Vaisseaux de guerre portugais »,
car elles possèdent une vessie flottante emplie de
gaz qui ressemble à une voile de caravelle naviguant
sur la mer. Ses filaments urticants sont redoutables. Ils
provoquent un choc allergique qui peut être fatal chez
de jeunes enfants. La sensation est immédiate, comparable
à une décharge électrique. La douleur
est alors insupportable dans la région touchée.
Les autres symptômes sont des sueurs froides, des maux
de tête, des vomissements parfois suivis de syncopes
et de paralysie.
Cette espèce, présente dans les eaux tropicales
mais également dans les eaux tempérées,
se nourrie principalement de petits poissons, mais aussi de
crevettes et d’animaux présents dans le plancton.
Ses prédateurs sont certaines tortues marines ou encore
un petit gastéropode pélagique à coquille
bleu, le janthine, qui flotte à la surface, suspendu
à un radeau formé de bulles muqueuses emplies
de gaz.
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Parmi les Anthozoaires, on trouve les vrais
coraux et les anémones. Ils ne produisent pas de stade
méduse ; ils se dispersent grâce aux larves planula
qui se développent à partir des cellules sexuelles
des polypes.
Un clin d’œil à Raphaela :
Elle n’est pas la seule victime des anatifes !
En effet, visibles sur la page web http://jellieszone.com/hitchhiker4.htm,
quelques spécimens de l’espèce Alepas
pacifica sont venus se fixer sur l’ombrelle d’une
méduse.
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