Après
plus de deux mois passés en mer…
Lundi soir, Raphaëla le Gouvello montait sur sa planche pour
débuter sa 62ème journée de navigation. Le
mardi 5 août, jour du départ du Pérou, est déjà
loin et la perspective d’un dernier mois pèse dans les bras
de la navigatrice accrochée à sa voile.
Dans l’ensemble, les nouvelles sont bonnes. Raphaëla
apprécie d’avoir enfin pu réparer les poignées
d’ouverture de la bulle. Preuve de son parfait état
physique général, Raphaëla constate un légère
prise de poids : « je crois que j’ai grossi.
C’est normal, avec la chaleur et le petit vent, je ne dépense
pas beaucoup d’énergie ». Difficile à
imaginer après déjà 3200 milles parcourus en
deux mois.
Vendredi 3 octobre, le pc course reçoit une nouvelle visite
de Christine JANIN. Sa bonne humeur et son passé expérimenté
d’aventurière redonneront rapidement le sourire à
Raphaëla. Des paroles simples qui tranquillisent notre navigatrice :
« Prend ton temps et savoure ta fin de traversée.
Prends-en un peu pour nous ! En plus, tu vas très bientôt
avoir la compagnie rassurante de la pleine lune… »
Touchée par les mots de la seule femme à avoir atteint le
pôle nord à pied et la première française sur
le toit du monde, Raphaëla le Gouvello anticipe un peu sur les beaux
moments qui lui seront donnés de vivre prochainement : « c’est
vrai, la vision de la lune est fascinante. Je réfléchis
même à une navigation de nuit à travers les Tuamotu.
On verra la forme à ce moment là… ».
Une navigation nocturne que Raphaëla avait regrettée n’avoir
pu expérimenter sur l’Atlantique.
Pour se donner du courage, la véliplanchiste s’exprime
dans l’immensité silencieuse de l’océan :
« la journée, je n’ai personne à qui
parler alors je chante à tue-tête… aucun reproche à
entendre si c’est faux !! »
Et puis, sur ces paroles chancelantes, Raphaëla est retournée
parcourir ses milles quotidiens. Le vent a tourné et la
navigation est redevenue délicate à gérer.
La progression vers l’ouest est lente et la notion du temps prend
toute son importance : « je n’ai pas les mêmes
repères que les gens à terre. J’ai l’impression
d’être partie hier de Lima, mais j’ai aussi bien conscience
de la distance déjà parcourue et qui reste à parcourir… »
Lorsqu’elle se sent seule au milieu d’un grand vide,
la navigatrice repense à Tavae Raioaoa, ce pécheur Tahitien
qui, en mars 2002, après une panne de moteur, a dérivé
sur son embarcation pendant près de quatre mois sur le Pacifique :
« quand la déprime est sur le point de m’envahir,
je pense à lui. Ma planche est un quatre étoiles à
côté des conditions de vie qu’il avait… »
Impatiente d’entendre son routeur Guy Saillard lui dire « bâbord
amure toute, cap au 240 et en avant ! » et ainsi
piquer droit sur Tahiti en évitant les trous de vent, Raphaëla
le Gouvello continue de s’occuper des anatifes qui inondent de nouveau
la coque.
Dimanche 5 octobre, elle est retournée encore moins rassurée
que les fois précédentes dans les eaux chaudes et vicieuses
du Pacifique ce plus en plus peuplées : « j’ai
pris mon courage à deux mains, j’ai mis ma combinaison et
j’ai fait au plus vite. Il y en avait partout, des pieds de 2 cm… »
Les cinq sens en éveil, Raphaëla le Gouvello compare
les couleurs et les ardeurs de l’océan qui la porte
depuis son départ : « les couleurs sont plus
riantes, plus chatoyantes qu’au début. Depuis la fin du 2ème tiers
de la traversée et l’arrivée de la chaleur, le calme
est revenu. En ce moment, le Pacifique porte bien son nom »
Bien décidée à sortir rapidement de la galère
qu’elle subit entre le 120° et le 130° ouest, Raphaëla
le Gouvello n’évoque toujours pas la perspective proche de
l’arrivée…
Du côté organisation, Guy Saillard, l’homme
de la situation , architecte et routeur , arrivé
à Papeete depuis jeudi dernier, est allé à
Raïtea pour rapatrier le catamaran que nous avons affrété
pour l’occasion. Il vient de s’amarrer dans le port de Papeete
ce matin. Tout l’équipage très occupé se partage
les tâches, les uns en charge de l’avitaillement pour partir
dés samedi prochain à la rencontre de Raphaela, les autres
par la fabrication d’un berceau en bois pour pouvoir installer la
planche une fois celle-ci à terre. L’ excitation
gagne les esprits, la chaleur locale aidant, et l’attente de la
rencontre tant attendue vers le 20 Octobre.
Raphaëla est repérée ce mardi 7 octobre à
7h00 (heure Paris)
par 10°49 Sud / 129°13 Ouest.
Température de l'eau de mer : 27.76° C
Vent d’est 7 nœuds
Distance parcourue depuis dimanche environ 91 milles
Distance totale parcourue depuis LIMA : 3234 milles
Temps depuis LIMA : 62 jours
Distance à parcourir jusqu'au point de rencontre : 799 milles
Distance à parcourir jusqu'à Tahiti : 1256 milles
Des nouvelles de Raphaëla le Gouvello vous seront communiquées
vendredi 10 octobre.
DU SON est disponible lors des vacations organisées
au PC Course chaque jour à 17H30 à la Maison de Radio France
(CAPE), ainsi que DES IMAGES vidéo auprès de TF1 et des
photos libres de droit. Contactez-nous.
Si vous souhaitez vos questions en direct à Raphaëla, n'hésitez
pas à nous joindre. |