Après
les orages et les vents violents,
l’Océan Pacifique comme un lac sans un souffle d’air,
la dernière épreuve à moins de 190 milles de
l’arrivée.
Lundi 27 octobre au soir c’était le soulagement car
le plus dur semblait être derrière, après une nuit
plus que mouvementée où Raphaëla s’était
vue dériver en marche arrière. Le vent avait changé
de sens et bien que relativement faible, la planche à voile s’était
rapprochée dangereusement de Fakarava à moins de 8 milles.
Raphaëla a dû une fois de plus installer l’ancre flottante,
espèce de parachute aquatique qui freine la dérive sérieusement.
Elle a dû veiller une grosse partie de la nuit de peur de s’écraser
sur les coraux entourant les atolls.
Finalement, elle a tant bien que mal réussi à sortir de
cette mélasse et à se mettre sur la route. Elle avait réussi
à engranger 38 milles entre dimanche et lundi matin. Lorsque
nous l’avions eue à la vacation, son moral était bon,
s’octroyant le luxe de blaguer avec beaucoup d’admirateurs
venus au PC Course. Questionnée en direct par la journaliste
Houda Ibrahim de la chaîne câblée MBC diffusée
exclusivement en Extrême Orient et plus particulièrement
sur toute la péninsule arabe, Raphaëla démontre, après
autant de temps passé dans une grande solitude, une très
grande lucidité.
Houda : « que pouvez-vous dire à
la femme arabe qui vous écoutent ? »
Et Raphaëla de répondre : « tout
est possible, les femmes ne doivent pas avoir peur d’aller jusqu’au
bout, elles peuvent tout faire même si c’est différemment
des hommes ».
« Que pensez-vous de l’état du monde
et de ce qui se passe dans les pays arabes en ce moment ? »
Raphaela : « question difficile !!!
Ce que je peux dire c’est qu’il y a sur terre un espace de
liberté, de rêve et de partage pour tous. Concernant la planète,
il faut que chacun se sente concerné, pour qu’il y ait moins
de guerre ».
Difficile pour Raphaëla d’entamer un débat dans les
conditions ou elle se trouve.
Deux collaborateurs de la société NEC (partenaire informatique)
sont présents, très émus, ils encouragent avec cœur
la navigatrice, et racontent que tous les membres de leur entreprise suivent
avec passion cette aventure qui impressionne tout le monde. C’est
ensuite avec les différents interlocuteurs présents hier
soir que Raphaëlle continue la vacation.
« Raphaëla as tu pu te baigner pendant cette traversée ?
(Thomas 15ans)
« Tu sais je l’ai fait au moins une douzaine de fois
mais par obligation pour nettoyer la planche et par 4000m de fond c’est
quand même pas très rassurant. »
« Et la planche dans quel état est-elle ? »
« Elle est en parfait état, d’ailleurs une grande
partie de la réussite de cette aventure est vraiment liée
au dessin de carène du flotteur et de tout ce qui est dedans. C’est
Guy Saillard, l’architecte, qui a assuré la préparation
particulièrement minutieuse. Je n’ai eu aucun problème
majeur de panne ou de dégât. Sans lui rien n’aurait
été possible ».
Hier soir Raphaëla se trouvait à 196
milles de Papeete.
Ce matin mardi 28 octobre, c’est une autre chanson, Raphaëla
vient de passer une journée de « pétole »
complète (pas de vent en langage de marin). Elle n’est pas
contente et l’a fait savoir à sa sœur Béatrice
qui était de « garde » pour cette vacation
du matin. Elle n’a pas de vent du tout, le Pacifique est comme
un miroir scintillant. Le vent n’a pas dépassé les
5 nœuds de nord-est. Il est donc difficile pour la
planchiste de s’appuyer sur son harnais, elle doit dans ces conditions
tenir la voile et le wishbone à bout de bras, toujours à
la recherche de la moindre risée. Un exercice plus que pénible
avec un soleil de plomb, sans aucune pitié pour la tête de
Raphaëla. Le pont de la planche est brûlant .
D’après Guy Saillard, cette situation météo
est compliquée à gérer car l’absence
d’alizé est essentiellement dû à la perturbation
que nous avons subi dans l’archipel des Tuamotu. On sait que le
vent va revenir mais on ne sait pas dans combien de temps. Le
catamaran CASCADE, mis à disposition par la société
SUN SAIL, fait route sur Papeete qu’il devrait atteindre
dans la nuit à Papeete (dans la journée pour nous).
Position mardi 28 octobre à 8h30 (heure Paris, 19h30 heure
Papeete)
16°58 S et 146°36 Ouest
nb de milles parcourus depuis LIMA : 4254 milles (7878 km)
nb de milles restant jusqu'à Papeete : 190 milles environ (351
km)
ETA Papeete : difficile à dire vendredi 31 octobre ou samedi
1er novembre, seuls les vents en décideront.
DU SON est disponible lors des vacations organisées
au PC Course chaque jour à 18H00 à la Maison de Radio France
(CAPE), ainsi que DES IMAGES vidéo auprès de TF1 et des
photos libres de droit. Contactez-nous.
Si vous souhaitez vos questions en direct à Raphaëla, n'hésitez
pas à nous joindre. |