COMMUNIQUE DE PRESSE
samedi 29 avril 2006

Pas de répit pour la surfeuse :
du travail en perspective
même le week-end du premier mai

En avance sur son tableau de marche :

En mer depuis 20 jours et quelques heures, Raphaëla et sa planche, poussées par des vents d’alizés forts et constants, affichent une moyenne journalière de plus de 62 milles. Ces trois derniers jours, elle a même effectué en moyenne de 75 milles par jour.
A cette cadence, la Bretonne, qui a déjà fait plus d’un tiers du parcours, devrait traverser l’océan Indien plus vite que prévu.
En effet, la moyenne prévisionnelle calculée sur l’expérience du Pacifique, avec des distances journalières de 50 milles environ, supposait une durée du périple de 70 à 75 jours. Mais dans « l’Indien », océan mouvementé, les conditions météo sont très différentes et les vitesses moyennes atteintes par Raphaëla sont nettement supérieures, que ce soit en phase de navigation ou de dérive de nuit.
Le routeur météo, Jean-François Bonnin, pronostique désormais un créneau d’arrivée du 3 au 6 juin à l’île de la Réunion (ville du Port, pointe des Galets).
Rien n’est encore joué, évidement : attendons la deuxième partie du parcours qui commence à la hauteur du 85ème méridien. Une position qu’elle devrait atteindre autour du 6 mai.

Course parallèle avec une tempête tropicale :

Il y a deux jours, la nouvelle est tombée : le routeur météo informe Raphaëla et son équipe technique qu’une tempête tropicale se forme à 600 milles nautiques dans son nord. Cette tempête - qui a les caractéristiques d’un cyclone potentiel - se déplace dans le même sens que la planchiste, glissant doucement vers elle.
Raphaëla est donc confrontée depuis 48 h à des grains violents de plus de 35 nœuds, plongée dans des creux d’environ 4 m.
Cette situation météorologique empêche Raphaëla de naviguer correctement à la voile.
Hier, la navigatrice se plaignait de n’avoir pu « plancher » qu’1h30 le matin et 1h30 l’après-midi. Frustrée, Raphaëla nous le faisait savoir : «  Je ne suis pas contente car je ne peux pas vraiment naviguer et je suis obligée de me mettre à l’abri dans la planche en attendant que cela passe. Mais sinon c’est génial quand je pars au surf, je sens le flotteur s’incliner sur l’avant, le nez dans l’eau et là tout à coup, ça démarre… Ce sont vraiment des sensations extraordinaires ».
Bonne nouvelle, Raphaëla nous a annoncé que cette nuit le vent et la houle avaient considérablement diminués.
Situation confirmée par le routeur : la tempête s’est finalement comblée. Il reste quelques résidus instables au nord à surveiller. Raphaëla va pouvoir reprendre de vraies journées de navigation.

Côté logistique :

C’est plutôt le capharnaüm à l’intérieur. Impossible de rester au sec, de se laver intégralement. En dépit d’une eau à 25°C, Il commence à faire frais. En raison de l’humidité ambiante, Raphaëla a finalement sorti le duvet.
Pour l’approvisionnement en eau douce, pas de problème selon Raphaëla, dont l’autonomie est totale : « Le dessalinisateur fonctionne très bien. Je le mets en route environ trois-quarts d’heure par jour. En ce moment je consomme à peu près 3 ou 4 litres d’eau quotidiennement. Et je surveille toujours mon réservoir de 10 litres. J’ai décidé par précaution de le remplir toujours à moitié ».

Dernières nouvelles de la journée 16h heure France (21h heure de Raphaëla) :

Raphaëla vient juste de raccrocher avec son équipe technique : « tout va bien, j’ai navigué 3 bonnes heures ce matin et près de 2 h cet après-midi. Cela déferle encore mais c’est maniable. Une fois que j’ai tout rangé pour la nuit à venir, je viens de remonter le bout orange de sécurité qui traîne dans l’eau afin de prélever ce qui s’est accroché dessus depuis mon départ, dont des anatifes. Je donnerai tout ces échantillons à IFREMER à mon arrivée ». Planchiste mais aussi scientifique, la vétérinaire de métier n’oublie pas sa mission de surveillance, et note tout ce qu’elle remarque sur l’eau, dans l’eau et dans les airs.

Des vacations quotidiennes indispensables :

Depuis le départ, Raphaëla communique avec la terre, toutes les 12 h : à 3 h du matin avec son équipe technique et à 15 h (heure France) au PC course à Radio France. Ces échanges sont importants pour tout le monde. Ils permettent de mieux comprendre ce que vit l’aventurière au quotidien. Elle nous fait partager, ainsi, quelques moments de son incroyable odyssée. Raphaëla nous a notamment appris qu’elle arrivait enfin à lire, histoire de se plonger littéralement dans un autre univers.

Pour écouter la vacation du jour cliquez ici
Pour voir la position sur la carte cliquez ici

La traversée en chiffres aujourd’hui (à 8h France):

- Longueur de la traversée en route directe : 3300 milles (6111 km)
- Distance parcourue depuis le départ : 1100 milles (2037 km)
- Distance à parcourir : 2100 milles
- Moyenne quotidienne : 63 milles (115 km/24 h)
- Surfaces de voile disponibles : de 5,7 à 7,4 m2
- Poids de la planche chargée : environ 600 kg

www.respectocean.com ou cliquer ici

PC Course : Vous pourrez venir parler avec Raphaëla à l’aide de son téléphone satellite Iridium. Une vacation quotidienne (du lundi au vendredi) est organisée. Le PC course ouvert à la presse et au public, est basé au C.A.P.E (Centre d’Accueil de la Presse Etrangère), partenaire fidèle, au sein de la Maison de Radio France. France Inter a mis en place les moyens techniques pour écouter - en temps réel - la planchiste dans les meilleures conditions.

Le kit pédagogique : durant toute la traversée, les enfants pourront aller à la découverte de nombreux sujets qui jalonnent le périple de la bretonne en surfant sur un site dédié spécialement crée à cet effet : www.respectocean.com