POINT DE LA SEMAINE
Dimanche 16 avril 2006

8 jours de mer, 8 jours de bonheur
malgré le mal de mer
et les déferlantes du départ

Echange téléphonique avec son équipe dimanche 16 avril à 15H.

Aujourd’hui dimanche, Raphaëla fêtait Pâques et ses huit premiers jours de navigation, après avoir parcouru près de 400 milles nautiques. Un petit bilan s’impose, pour faire un point de la situation. La navigatrice a trouvé ses marques au bout du quatrième jour et se sent en harmonie avec les éléments dans cette aventure périlleuse. Mais en restant sur ses gardes, car elle n’en n’oublie pas moins le caractère imprévisible de cet océan capricieux, puissant et complexe.

Après une longue et minutieuse préparation de plus de quinze mois, Raphaëla goûte enfin à ce moment tant attendu de liberté et d’espace infini, de beauté grandiose de la mer. A chaque traversée, durant les longues journées de navigation, accrochée à son wishbone, elle essaye d’observer son environnement, mais ce n’est pas si facile lorsqu’il faut jongler avec les vagues et les écarts du vent.

Pendant ce temps, la bande de copains suit avec passion cette aventure dans laquelle s’est plongée la Bretonne. Aujourd’hui, une bonne dizaine d'amis de Pénestin était réunie à l’écoute de Raphaëla pour cette conversation dominicale, dont Jean-Claude Belot son kiné, et Hélène et Nicolas Chevreuil ses médecins nutritionnistes.

Raphaëla a profité encore d’une bonne journée de navigation : c’est vrai que les conditions météo depuis quatre jours sont très agréables pour la planchiste. Cet après-midi, le vent est monté d’un cran, obligeant Raphaëla à être particulièrement concentrée sur sa navigation.  Au téléphone, sa voix était gaie : « Du coup cela a aiguisé mon appétit et j’ai, pour la première fois, mangé l'intégralité de la ration prévue pour une journée. Ensuite, j’ai décidé de m’arrêter à 16 H car j’étais fatiguée. Voilà, je ne fais rien d'autre depuis que d'écouter de la musique (Lhassa, La Traviata) et de m’occuper de faire des étirements et mes petits soins corporels.

Jean-Claude Belot lui a donné quelques conseils pour faire ses étirements en position semi allongée dans la planche : "Bien caler le bassin, une jambe repliée en décontraction et étirements sur l'autre".

Elle nous a expliqué en détail dans quelles conditions elle dormait : "Vous savez c'est pas mal le « foutoir » dans la planche, alors je m'installe sur le dos bien calée entre les diverses boîtes plastiques à droite et à gauche, et je m'endors sans problème surtout avec l’activecho qui me signale le moindre navire en approche comme le cargo que j’ai fait dérouter la nuit dernière. »

Elle a fini par nous avouer qu'à cause de l'humidité ambiante, il commençait à y avoir quelques traces de mauvaises odeurs dans la planche : "les trucs qui sèchent mal, vous voyez". Alors elle utilise les huiles essentielles.

Du point de vue météo, son routeur, Jean-François Bonnin, va commencer à lui faire orienter sa route plus franchement à l'Ouest. Tout cela est bon pour le moral. La voix est sereine, on la sent en confiance envers toutes les personnes qui travaillent autour de sa traversée. Du coup la sérénité gagne tout le monde.