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POINT DU JOUR n°65
Lundi 29 mai 2006 (Paris 18H55)

Une pompe a sauté

La nuit qui suit une nuit de chavirage c’est forcément une nuit agitée, « les conditions de mer étaient pires que la nuit du chavirage, alors je me suis réveillée toutes les heures ». Et quand Raphaëla ne dort pas bien, la couleur du monde qui l’entoure vire au foncé… Ce matin il y avait 3 à 4 m de creux, du vent plus près de 30 nœuds que de 25 nœuds, des grains, tout ce qu’il faut pour aborder la journée avec sérénité… « Ecoute Raphaëla, pourquoi ne pas attendre un peu ce matin, avant de partir naviguer ». Voyez-vous, cela s’appelle un vœu pieux !

A la vacation de 17H j’en ai la confirmation : « J’y suis allée quand même, il y avait entre 25 et 30 nœuds de vent, j’étais à la rue, j’ai essayé de faire ce que je pouvais. Mais j’ai stoppé à 13h, lessivée... Et puis dans l’après-midi le vent s’est mis à mollir et j’ai fait une sieste. Et ce soir tout va beaucoup mieux, d’ailleurs en attendant l’heure du téléphone je me suis fait un p’tit punch, bulle ouverte et grand calme autour de moi ». Un soulagement parcourt l’assistance qui se termine en rires.

Aujourd’hui Raphaëla échange avec l’école Ste-Thèrèse de Bergue. Les élèves sont réunis à la base nautique de Gravelines avec Paul Fournier, le responsable de la base, accompagné de Marylène Vanden Eynden de Lyonnaise des Eaux (groupe Suez). Les enfants ont préparé des questions :
- « Est-ce que cette traversée de l’océan Indien en planche à voile est une première ? »
- « Qu’est-ce qui t’a donné envie de faire cette traversée ? »
- « Combien de temps t’es-tu préparée pour faire cette traversée ? »
- « Pourquoi cette traversée et pas une autre ? ».
Là, on s’arrête et on écoute Raphaëla :
- « L’Indien était un bel océan que je n’avais pas encore traversé, c’est vrai qu’il y avait aussi l’océan Arctique mais ça c’est trop froid pour moi ! ».
- « Et ta vitesse moyenne ? »
- « Et les conditions météo ? »
- « Est-ce que tu es souvent tombée ? »
- « Ah, je suis pas mal tombée dans le premier mois de la traversée, je n’ai pas fait exactement le compte. Et aujourd’hui d’ailleurs j’ai évité in extremis une belle chute qui aurait pu être mauvaise ».
- « Tu as cassé du matériel ? »
- « Eh bien, aujourd’hui, ma voile s’est affalée lourdement sur le pont et du coup des lattes se sont cassées. Mais de façon générale mes gréements sont super. Peut-être que je vais pouvoir dire que j’ai traversé l’océan Indien avec un mât et un wishbone ».

Et puis la question drôle :
- « Te mets-tu au mouillage pour la nuit ? »
- « C’est-à-dire… avec à peu près 6 000 m de fond ça me paraît difficile. Et de toute façon quand la dérive me porte dans le bon sens je laisse faire ».

Et on termine par la question philosophique :
- « Que t’apporte cette traversée ? ».
Raphaëla choisit de les inviter à y réfléchir…

Pierre-Louis Castelli (France Inter) est avec nous.
« Ecoute Raphaëla, est-ce que tu te souviens de la phrase qu’avait prononcé Gérard d’Abboville à l’arrivée de sa traversée du Pacifique Nord ? Eh bien il avait dit : La tête à l’envers qu’est-ce qu’on a l’air con ! ».

Muriel Tallandier (TF1 Entreprises) est venue spécialement pour apporter son soutien à Raphaëla.
- « J’entends que le temps s’est radouci d’un cran, bonne nouvelle ! Et, dis-moi, peut-être que tu sais qu’il y a eu un tremblement de terre à Java, tu as senti quelque chose ? »
- « Oh non, je ne crois pas l’avoir senti, c’est quand même loin de moi alors… ».
Peut-être que c’était ça la vague scélérate de la nuit de samedi à dimanche…

Et puis on apprend une petite chose qui avait été cachée (oubliée) lors du chavirage, « j’ai perdu une bottine ».
Là je réagis tout de suite : « Pas celles de Fremantle, hein ? Parce que sinon je vais avoir des ennuis avec Cyril ! ». (cf point du jour du 24 mars pour les détails…).

Rédaction Hélène André

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