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POINT DU JOUR n°66
Mardi 30 mai 2006 (Paris 18H55)

Raphaëla au wishbone, les avocats à la barre

La nuit fut plutôt calme sur l’océan Indien et à Paris. « J’ai vu deux sternes bridées au réveil et ça m’a tout de suite rappelé la première nuit après le départ où j’avais eu des sternes qui se baladaient sur la bâche qui recouvre l’airbag à l’arrière de la planche. Je me souviens même qu’il y en avait une qui était posée sur la bulle, elle dérapait tout le temps »… Eh oui, peu à peu la terre approche et la journée se présente bien, « la mer n’est pas trop démontée, et le vent tranquille, les conditions sont sympathiques ». Pour la première fois, on commence à parler des petites choses qu’on va faire quand on sera à Pénestin et tenez vous bien : jogging, baignade, vélo ! Pour le farniente sur la plage ce sera plus tard…

A la vacation de 17H on apprend la belle surprise qu’a eue Raphaëla aujourd’hui : « Un avion des gardes côtes mauritiens est venu me survoler. On a eu un contact VHF et ils ont fait des images. Moi j’ai pris des photos. D’abord j’ai entendu autour de moi un bruit inhabituel et puis je les ai vus arriver droit sur moi. En fait ils me cherchaient ».
- «  Hello, mais comment vous m’avez trouvée ? »
- « Mais c’est notre boulot »… Simple.
Immédiatement me reviennent en mémoire les images de Tahiti où un avion de la Marine Nationale avait survolé Raphaëla peu de temps avant son arrivée. Il est vraiment temps d’embarquer pour la Réunion ! « C’est un beau cadeau que les Mauritiens m’ont fait ».

Photos prises par les gardes-côtes

 

Aujourd’hui nous sommes en contact avec les élèves de l’école publique Jacques Raux d’Assérac (44). Les enfants suivent en ce moment des cours de voile au Club Nautique de Pénestin sous la houlette de Jean-Sébastien Gagneux - le chef de base - qui est présent. Cet échange est organisé par l’animatrice Sabrina Jan de Lyonnaise des Eaux (groupe SUEZ). Les enfants ont préparé une liste de questions :
Jonas : « Pourquoi planchez-vous pour le développement durable ? »
- « Mais parce que le développement durable fait partie de la vie, la vie à l’école par exemple, la vie dans l’entreprise ».

Vic : « Avez-vous eu des moments de découragements ? »
Océane : « Avez-vous perdu le cap à cause de la dérive ? »
- « Oui quelquefois la nuit, surtout si le vent est contraire »
- « Et quelle a été votre vitesse en nœuds sur la dernière semaine ? »
- « Euh, ben ça je ne sais pas exactement, je n’ai pas fait le calcul. Mais tu n’as qu’à le faire toi le calcul. Comme ça tu me le diras quand je viendrai te voir »
.
Jonathan : « Avez-vous eu des problèmes pendant la traversée ? »
Cathy : « Avez-vous vu beaucoup de déchets ? »
Pierre « Et des animaux ? »
Kevin : « Avez-vous trouvé le temps long ? »
- « Ah, quand je reste bloquée dans la planche toute la journée, oui c’est long ».
Mégane : « Avez-vous des projets pour la suite comme venir nous voir à l’école ? »
- « Bien sûr, avec grand plaisir ».

Tanguy, frère de Raphaëla, qui est un marin, nous a rejoint.
- « Raphaëla, je vois que tu es environ à 500 milles de l’arrivée. Pour moi c’est une distance qui a une signification parce que cela correspond aux distances que je parcours quand je fais de la navigation en Méditerranée par exemple. Comment s’est passée ta journée ? »
- « Eh bien tu vois, hier c’était 25-30 nœuds de vent et une mer avec 3,5 m de creux alors qu’aujourd’hui j’ai eu 5 nœuds de vent et une mer de 50 centimètres. Donc c’était tranquille. C’est vrai qu’il y a eu des averses ce matin mais je savais que c’étaient des nuages sans vent ».
- « Et la prochaine rencontre avec le patrouilleur (La Rieuse) de la Marine Nationale ? ».
- « Ah, ça je crois que ça va me rappeler des souvenirs ! Parce que je connais La Fougueuse, le patrouilleur qui était venu à ma rencontre depuis la Guyane quand j’ai traversé l’Atlantique ».

Deux amis de Raphaëla, Patricia Savin et Yvon Martinet (Savin Martinet associés) nous ont fait une surprise en venant nous rendre visite au PC. Ils entendent la voix de Raphaëla dans l’iridium pour la première fois, et ça, je le vois bien, ils sont tout émus.
- « Raphaëla on est super contents d’être ici. Tu peux croire que les avocats environnementalistes sont fiers de partager ton aventure. On t’aime ». Patricia m’avouera à la fin de la vacation qu’elle était bien contente de ne pas avoir eu à parler à Raphaëla tout de suite au moment de l’appel…

Rédaction Hélène André

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