POINT DU JOUR n°67
Mercredi 31 mai 2006 (Paris 20H50)

Gros nuages et petit vent

En ce moment le patrouilleur La Rieuse, sous la responsabilité du Commandant Ouk, est en train de faire route vers Raphaëla. Objectif : faire une jonction demain matin au Sud de l’île Rodrigues et récupérer les images que Raphaëla a tournées avant de repartir dare-dare vers la Réunion. Je plains de tout mon cœur le pauvre Cyril qui doit essayer de faire bonne figure sur le bateau, même s’il a emporté ses patches anti mal de mer.

« Ce matin c’est pétole grave ! J’ai passé une nuit épouvantable avec un petit vent qui oscillait entre le Sud Ouest et l’Est. Donc à chaque changement, il faut monter sur le pont vérifier l’organisation de la dérive. Du coup je me suis endormie vers 5 H du matin. J’étais presque en retard pour la vacation téléphonique ».

Raphaëla a l’impression de vivre ces derniers une sorte de condensé de toute la traversée. « Ces 5 derniers jours j’ai eu du vent fort, un chavirage, de la pétole », comme un résumé de la traversée.

Dans la matinée j’échange avec Jean-François Bonnin, son routeur, qui suit sa balise Argos régulièrement. « Je pense qu’elle a trouvé du vent, je la vois avancer correctement ». Raphaëla nous le confirme à la vacation cet après-midi : « C’est vrai que j’ai des soucis avec les nuages depuis 2 jours, ça fout le pataquès dans les prévisions météo, mais ça c’est bien arrangé dans l’après-midi ».

Aujourd’hui nous avons la visite de nos partenaires principaux, Mme Valérie Bernis (groupe SUEZ) et M. Patrick Lelay (TF1).

C’est Patrick Lelay qui prend la parole en premier.

- « Bonjour Raphaëla, alors combien de milles avez-vous parcouru aujourd’hui ? »
- « Je n’ai pas fait de calculs précis mais j’ai bien du en parcourir une trentaine ».
- « Et retrouver du monde demain matin, ça vous fait quel effet ? »
- « Je suis ravie mais en même temps je sais qu’il faudra leur dire au revoir… »
- « Vous allez passé loin de l’île Maurice après cette rencontre ? »
- « Sûrement un ebonne cinquantaine de milles. Et en plus j’aborde une partie délicate de la navigation. Il va falloir que je sois très précise dans les caps à suivre de jour comme de nuit ».
- « Racontez-moi ce que vous avez lu comme bouquin ».
- « Ah, au début de la traversée j’ai commencé par un polar (La Constance du Jardinier). Maintenant je suis plongée dans un gros bouquin d’au moins mille pages, une sorte d’anthologies des personnes qui sont allées à Madagascar, à Maurice et à la Réunion ».

Raphaëla confirme à nouveau qu’elle n’a toujours pas eu à s’occuper des anatifes : « Nada, pourtant je m’y étais préparée, mais bon je ne vais pas me plaindre ».
- « Et cette bouffe anglaise alors comment ça se passe ? Il paraît que vous n’avez même pas pu emporter du pâté Enaf déshydraté ? ».
- « Ah non ! Les Australiens sont draconiens sur ce sujet. Je sais qu’ils avaient vidé le bateau Thaï que j’ai rencontré il y a 10 jours de toute sa nourriture quand il était arrivé en Australie ! »
- « Et vous êtes sûre que vous n’allez pas faire demi tour devant Le Port pour repartir ? ».
Raphaëla rigole. Personnellement je n’y crois guère…

Puis c’est Valérie Bernis qui prend la parole.
- « Ca fait plaisir, Raphaëla, de constater que tu as une bonne voix, dynamique. Parce qu’il faut savoir que tout le monde était affolé dans le groupe quand on a appris ton chavirage. Mais bravo pour l’airbag ! ».
- « Oui c’était une amélioration technique que Guy Saillard avait mise en place avec l’Agence Spatiale Européenne ».
- « Et commen fais-tu pour le dégonfler ? »
- « Oh, c’est simple, je m’assois dessus puis je lui remets sa couverture, et il est prêt à fonctionner à nouveau ».
- « Ecoute Raphaëla je voudrais citer un message que Patrick Lelay avait transmis à Gérard Mestrallet pour le féliciter de soutenir ta traversée. Il a dit : Bravo, vous avez raison, Raphaëla fait partie des héros des temps modernes. Oh je le vois en train de rougir ! ».
Raphaëla intervient : « C’est plutôt moi qui suis toute rouge dans ma planche mais vous ne le voyez pas ».

Pierre-Louis Castelli nous appelle d’Antibes.
- « Bonjour Raphaëla, alors par ici c’est vent en bourrasque et neige au-dessus de 900 m. Est-ce que tu as l’angoisse de l’arrivée ? ».
- « Angoisse de l’arrivé non, et puis pour moi c’est encore loin. Non j’ai juste l’angoisse qu’il se passe encore un truc avant l’arrivée ».
- « Mais bon, que de milles parcourus, hein, quand tu regardes dans le rétro ».
-« Tu sais quand je regarde à 360° autour de moi c’est tout pareil, alors j’ai choisi de regarder devant ! ».

Le mot de la fin revient à Chantal Guillerm (Océanopolis) : « Je suis de passage à Paris et je suis venue de donner le bonjour de toute l’équipe ! ».

Rédaction Hélène André