POINT PRESSE
LUNDI 2 avril 2007

Fin du premier acte :
les impressions de Raphaëla
et rendez-vous à Brest le 14 avril

C’est en douceur et sous un crachin typiquement breton que s’est achevé samedi dernier à Brest, la première partie du tour de la Bretagne de Raphaëla le Gouvello. Escortées par les planchistes des Crocodiles de l’Elorn, le célèbre club brestois, les kayakistes du centre nautique et quelques plaisanciers, et accompagnée pour cette dernière étape entre Le Conquet et Brest, par la championne olympique de planche à voile 2004 Faustine Merret, Raphaëla a glissé, dans un très faible souffle de vent, jusqu’au port du Moulin Blanc. 

Entamé le 17 mars dernier à Saint-Malo, ce Tro Breizh a connu un démarrage agité, avec une météo très perturbée. Dès le lendemain de la première étape, la planchiste a dû écourter son escale à Pléneuf-Val-André, pour anticiper le violent coup de vent annoncé le lundi 19 dans tout le Nord de la Bretagne, et faire route rapidement vers Saint-Quay-Portrieux. Là, la planche et les deux bateaux accompagnateurs sont restés bloqués quatre jours, à cause de la perturbation. Et il a fallu se résoudre jeudi à sortir la planche de l’eau pour rallier Perros-Guirec par la route. Puis la météo, devenue plus clémente, a permis au tour de reprendre son cours normal. Et à Raphaëla d’enchaîner de superbes navigations le long des côtes bretonnes.

Le premier acte de cette aventure bretonne aura permis à une grosse vingtaine de planchistes, plus ou moins confirmés, de venir goûter aux sensations de ce flotteur mythique qui possède à son actif les traversées de la Méditerranée, du Pacifique et de l’océan Indien, soit quelque 11 000 milles. Citons Faustine Merret,  Aurélien Le Métayer, champion de France 2006 en Formula, Mathieu Bonno, champion de France 2006 en windsurf,  Pierre Le Coq, champion du monde en titre  en RS :X, support olympique des moins de 20 ans, fraîchement qualifié pour la 3e fois au championnat du monde ISAF, mais aussi Patricia Savin, avocate parisienne spécialisée dans le droit de l’environnement,  et quelques enseignants de voile comme Christophe Ooghe de Trébeurden ou encore Philippe Biarnès et Philippe Le Menn de Perros-Guirec.

A terre, en dépit des changements de programme de navigation, Raphaëla a tenu ses engagements et présenté son film « Dialogue avec la Mer » à près d’un millier de personnes dont une bonne moitié d’écoliers et de collégiens. L’occasion pour elle d’échanger autour de la protection de l’environnement et du développement durable, fidèle à son slogan « Je planche pour ma planète ».

Pour les jeunes de 8 à 12 ans, et leurs enseignants, la planchiste a élaboré avec le soutien de la Lyonnaise des Eaux et le concours de l’Ifremer un kit pédagogique, disponible sur son site, qui comporte une trentaine de fiches téléchargeables en format pdf sur la terre, l’eau, les climats, la faune, la Bretagne, les technologies embarquées et la vie à bord…

Arrivée à Brest
Crédit photo Séverine Le Bourhis

Les impressions de Raphaëla : « Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette première partie aura été contrastée, à la hauteur de nos attentes, ou de craintes car nous savions que la navigation le long des côtes bretonnes pouvait s’avérer difficile !  Le ton a vite été donné, après un départ de St-Malo très symbolique, sous quelques embruns et un peu de bruine, la tempête est arrivée entraînant une navigation très physique voire tout simplement impossible du côté de Saint Quay Portrieux. Il a fallu composer avec cette météo, belle leçon de mer qui a mis à bonne épreuve toute mon équipe et moi, ainsi que les planchistes qui ont voulu nous rejoindre pour naviguer sur mon flotteur !

Faustine Merret sur la planche
Crédit photo Séverine Le Bourhis

Selon Raphaëla encore : « Mais la Bretagne est une terre de  contrastes. Derrière la violence de la tempête, elle nous a montré ensuite, au fil des étapes de cette partie Nord, toute cette variété fascinante de conditions de mer, de lumières, de paysages côtiers, avec des navigations superbes, partagées avec d’autres planchistes.

Contrastes aussi dans les rencontres, sur le plan humain, des arrivées ou des départs très émouvants, avec beaucoup de personnes venues célébrer ce moment avec nous, des grandes rencontres avec un public, adulte et surtout beaucoup d’enfants, et d’autres moments plus seuls, pour mon équipe et moi.

Nous garderons des souvenirs extraordinaires ainsi de notre arrivée au port du Dahouët (Pléneuf-Val-André), du passage à Ouessant avec tout ce qu’avaient préparé les enfants, de l’accueil très touchant de Lanildut, de la navigation entre Ouessant et Le Conquet dans des conditions de rêve, des enfants en Optimist à St Pol de Léon, du passage du Château en sortie de la Baie de Morlaix, du phare du Four mythique perdu dans la brume… Que d’images superbes et un grand merci à tous ceux qui nous ont permis de les vivre !

Ce tour de la Bretagne avec ma planche et toute mon équipe suscite des rencontres assez uniques et privilégiées avec les personnes qui vivent sur la côte à l’année, qu’elles soient pratiquantes de sports nautiques ou simplement passionnées de mer. »

Et Raphaëla intarissable : « Les objectifs  - sportifs d’une part avec le partage de la navigation avec d’autres planchistes – pédagogiques d’autre part au travers des rencontres avec les enfants, ont vraiment été atteints grâce à l’appui des municipalités, écoles et clubs nautiques sur notre parcours et j’en suis très heureuse.

Nous avions aussi l’objectif de parler de développement durable, et sur ce point, je dirais que le bilan est aussi très contrasté. Il reflète bien la difficulté d’aborder cette thématique avec un public d’adultes, souvent pas très à l’aise avec ce terme alors que les enfants sont en train de se l’approprier. On sent bien les craintes, les hésitations, les situations de conflits latents sur certaines questions liées au développement local de ces municipalités côtières, la difficulté d’allier tous les critères de développement durable, chacun considérant d’abord ses propres intérêts. Le chemin reste bien long à parcourir et il faudra bien d’autres initiatives pour avancer ! »

Le Tour de la Bretagne reprendra le dimanche 15 avril de Brest pour une deuxième partie en Bretagne Sud  avec de belles navigations autour de l’archipel de Glénan, Groix et Belle-Ile.

En attendant, la planche à voile, sortie de l’eau dès son arrivée à Brest, est exposée dans l’enceinte d’Océanopolis jusqu’au samedi 14 avril, date où elle retrouvera son élément. Ce jour-là, « Dialogue avec la mer », sera diffusé dans l’auditorium d’Océanopolis, avant d’être projeté sur le village de l’ EDHEC en fin de journée.

Et pour conclure : « Je suis sûre que cette deuxième partie du tour sera aussi très riche sur le plan des rencontres », estime Raphaëla. « J’espère que la météo nous sera clémente pour avoir la chance de passer le Raz de Sein avec ma planche, et naviguer vers les îles et autres belles étapes du parcours, et nous continuerons à essayer de parler de développement durable ! »