DEVELOPPEMENT DURABLE
La biodiversité
la présence des parasites freinant l'avancée
de la planche.
Photo Odyssée du Vent
(avril 2000).
La nature est vraiment très variée. Ces anatifes semblent avoir été conçus pour venir se coller sous une coque et profiter du brassage d’eau et de microorganismes ainsi gratuit. Le problème, c’est qu’ils freinent la glisse et que Raphaëla doit régulièrement plonger pour les enlever. Et là, la crainte de rencontres malencontreuses remonte à la surface. Il est vrai qu’au train où nous les chassons, les requins seront devenus suffisamment rares pour que ces craintes deviennent infondées.
Des espèces qui disparaissent
Les mers chaudes de l’océan Indien sont très riches en espèces. Parmi elles, les tortues de mer. La côte d’Orissa, un état oriental de l’Inde, est un haut lieu de ponte des tortues « Olive Ridley », une espèce en voie de disparition. Des chercheurs ont attaché un transmetteur à la carapace de quelques-unes pour étudier et comprendre leurs migrations et leur façon de se nourrir (leur place dans la chaîne alimentaire) et tenter ainsi de les préserver de la chasse et de la disparition. Ce Programme de recherche et d’autres du même type sont soutenus par le PNUD et le PNUE (Programmes des Nations Unies respectivement pour le Développement et l’Environnement).
Une étude de la revue Science de février 2002 a déterminé les 10 récifs coralliens les plus menacés, où vivent de nombreuses espèces marines dont l’aire géographique y est restreinte (espèces endémiques) et qui sont menacées d’extinction par destruction (humaine) de leur habitat. 10 récifs, direz-vous, mais ce n’est pas grand-chose ! Eh bien ces 10 récifs représentent 25% des récifs coralliens du monde, une microscopique partie des océans (moins de 0.05%), mais 34% des espèces endémiques. Parmi ces 10 zones figurent la partie orientale de l’Afrique du Sud, le nord de l’océan Indien, la Mer Rouge et le Golfe d’Aden. C’est là que nous pouvons mesurer une des complexités de la biodiversité, à savoir les liens entre espèces et entre les espèces et leur habitat. Détruire ce dernier, c’est engager l’extinction des espèces qui y sont liées.
Quelques mots et définitions sur la biodiversité
Le terme vient de diversité biologique. Il désigne la diversité
des organismes dans tous les écosystèmes, terrestres, marins
et aquatiques. D’une certaine façon, la biodiversité,
c’est la variabilité de ces organismes. Cette variabilité
peut être à l’intérieur d’une espèce,
on parlera alors de diversité génétique, sinon elle peut
être entre espèces et entre écosystèmes.
La première question qu’on se pose souvent est de savoir combien
d’espèces existent à la surface de la Terre.
Règne | Espèces décrites |
---|---|
Bactéries | 4 000 |
Algues, protozoaires, etc. | 80 000 |
Animaux : vertébrés | 52 000 |
Animaux : invertébrés | 1 272 000 |
Champignons | 72 000 |
Végétaux | 270 000 |
Total des espèces décrites | 1 750 000 |
Nombre total estimatif d’espèces, y compris les espèces inconnues |
14 000 000 |
Source : PNUE-CMSC, 2000
Les inconnues sont nombreuses, surtout les très petites espèces,
comme les insectes.
L’océan Indien est certainement une des régions les plus
riches de la planète, pour la biodiversité, aussi bien dans
sa partie ouest (côte est africaine et toutes les îles), que dans
sa partie est (avec l’Asie du sud et les très nombreuses îles
de l’archipel indo-australien). Mangroves, récifs de corail,
estuaires, sont autant de milieux propices à la multiplication d’espèces.
Menaces sur la Biodiversité
Il y a beaucoup de discussions, voire de controverses sur les chiffres concernant
la biodiversité. Ce qui est sûr, c’est que l’impact
sur nos vies, même l’impact économique, est considérable.
Les causes des déséquilibres et des menaces de disparition sont
multiples :
- modification, fragmentation et disparition des milieux naturels, critiques
pour les espèces endémiques, critiques pour certains grands
vertébrés ;
- surexploitation de la nature, comme la « surpêche » ;
- invasions biologiques, dues aux transports humains, qui fragilisent beaucoup
certaines zones comme les îles ;
- réchauffement climatique qui modifie les aires de répartition
et accroît les possibilités de déséquilibres.
Les liens entre la biodiversité et nos sociétés sont
évidents et nombreux. Ils sont fondés sur la valeur de cette
biodiversité, une valeur écologique (nous sommes une espèce
parmi les autres et liée aux autres), une valeur patrimoniale et culturelle,
une valeur économique (selon une estimation de 1997, la valeur économique
totale des services fournis par les écosystèmes serait supérieure
à 16 000 Milliards de $ par an – pensez par exemple
à la pollinisation, à la production et la conservation de sols
fertiles, la décomposition de déchets, …), et même
une valeur juridique (les brevets génétiques, les OGM, si controversés).
En prenant soin de la biodiversité, c’est l’espèce humaine que nous protégeons et que nous prolongeons.
Pour aller plus loin :
Sur les tortues de mer, notamment dans l’Océan Indien
http://www.un.org/french/works/environment/animalplanet/turtle.html
.
Sur l’étude la revue Science
http://www.unep.org
Un dossier complet du PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement)
sur la diversité biologique
http://www.unep.org/geo/geo3/french/219.htm
.
Avec l’Institut Français de la biodiversité
http://www.gis-ifb.org/
.