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Les régimes climatiques de l’océan Indien
Raphaëla traverse en ce moment une mer croisée, avec une houle
creusée. Cet état de mer résulte de deux zones météorologiques
différentes. Les vents présents dans les moyennes latitudes
de l'océan Indien Sud, plus connues sous les appellations de quarantièmes
rugissants et cinquantièmes hurlant, génèrent des grosses
houles de Sud. Tandis que le flux d'alizés génère lui
aussi une mer de secteur Est/Sud-Est Le tout créant une mer chaotique.
Avec tout ceci la navigation n’est pas simple et nécessite une
grande attention avec, en plus, quelques chutes entraînées par
les rafales.
Est-ce inhabituel dans cet océan ? Pas tant que cela ; peut-être
est-ce l’occasion de faire un point avec un plus grand angle sur la
climatologie de l’océan Indien et de mieux mesurer dans quel
système climatique s’inscrit la route de Raphaëla.
Ces quelques lignes d’explication sont inspirées par Jean-François
Bonnin, qui indique quotidiennement à Raphaëla la meilleure route
à suivre compte tenu de la météo et des prévisions
(reportez-vous à l’onglet Météo
et stratégie dans L’aventure au jour le jour).
Ce sont des lignes également empruntées pour partie à
des sites appropriés pour traiter de ces questions et intéressants
pour ceux qui souhaitent les approfondir :
http://www.meteo.fr/temps/domtom/La_Reunion/#
(rubrique atlas climatique), pour la circulation générale, et
http://www.meteofrance.com/FR/glossaire/designation/126_initie_view.jsp
http://www.pondichery.com/french/mousson/mousson.htm
pour la mousson dans la partie nord de l’océan.
L’océan Indien est fermé au nord et ouvert au sud. Cette configuration structure son climat. La température de l’eau est homogène, de 24°C l'hiver à 29°C l'été dans la partie nord, mais dès les latitudes 30-35° sud, la température baisse très rapidement.
Dynamique globale
« De l’Anticyclone de Sainte Hélène, anticyclone quasi permanent de l’Atlantique Sud, comme l'anticyclone des Acores l'est pour l'Atlantique Nord, se détachent des cellules de hautes pressions qui, passé le Cap de Bonne Espérance, circulent d’Ouest en Est à travers l’Océan Indien, a une vitesse moyenne de l’ordre de 15 à 25 nœuds. Entre ces cellules anticycloniques s’immiscent des talwegs d’origine polaire, matérialisés par des fronts froids. »
Au-dessus de cette zone se situent les Alizés, des vents réguliers,
éventuellement assez forts, qui soufflent d’Est en Ouest dans
la tranche intertropicale et constituent donc le principal moteur pour l’avancée
de Raphaëla.
Il y a des Alizés dans l’hémisphère nord et des
alizés dans l’hémisphère sud, la rencontre de ces
deux courants se manifeste par la présence d'une bande nuageuse plus
ou moins continue qui fait le tour de la planète et se nomme ZCIT,
Zone de Convergence Inter Tropicale.
La ZCIT peut aussi être associée à la notion d'équateur
météorologique.
« Au niveau de cette zone, existe une ascendance de grande échelle
qui favorise la formation de puissants cumulonimbus générateurs
de fortes pluies. Cette zone se déplace suivant les saisons, allant
de la chaîne himalayenne en été boréal, jusqu’au
niveau parfois des Mascareignes (Iles de La Réunion et de Maurice entre
autres) en été austral ».
Parfois, des lignes de grains peuvent s'échapper d'une ondulation de
la ZCIT engendrant des lignes d'orages violents mais aussi des cyclones.
La période des cyclones pour l'hémisphère sud est de début novembre à fin mai, avec 2 pics en janvier et mars. La zone de formation se situe le long du 10° de latitude Sud. A la différence de l'Atlantique Nord, il n'a pas été prouvé que le phénomène ENSO ( El Nino – Southern Oscillation) affecte les saisons cycloniques de l'Océan Indien Sud.
Au nord de l’Océan, les moussons
La mousson d’été commence entre mars et juin (nous y sommes !).
« La mousson est le nom d'un système de vents périodiques, actif particulièrement dans l'océan Indien et l'Asie du sud. Le mot mousson proviendrait du mot arabe mausim qui signifie saison. Le mot est également employé pour indiquer la saison durant laquelle ce vent souffle dans le sud-ouest de l'Inde et les régions adjacentes et qui est caractérisée par des précipitations très fortes, et aussi pour nommer les précipitations qui sont associées à ce vent. »
« Les moussons se développent en raison des caractères
changeants de la pression atmosphérique provoqués par le taux
de réchauffement et de refroidissement varié des masses terrestres
continentaux et des océans. La mousson d'été, qui souffle
du sud-ouest à travers l'océan Indien, est extrêmement
humide ».
Avant de prendre cette composante Sud-Ouest dans l'hémisphère
nord, les alizés soufflent du secteur Sud-Est (voire Est dans certaines
zones) dans l'hémisphère austral. Ce n'est que lorsque ils traversent
l'équateur qu'ils changent progressivement de direction à cause
de la force de Coriolis.
« La mousson d'hiver, en revanche, souffle du nord-est et est généralement
sèche », dans la mesure où elle vient du continent
et a dû surmonter la chaîne de l’Himalaya.
Comme on peut le voir, l’océan Indien est le siège de
systèmes différents, changeants, variables dans le temps et
l’espace et il ne faut pas s’étonner du caractère
très aléatoire de l’état de la mer et des évolutions
de la direction et de la force des vents, même dans les Alizés
réputés pourtant plus réguliers.
Quand vous ajoutez en plus la présence rémanente de cyclones
dans la zone australienne (comme c’est le cas actuellement) et la formation
de dépressions fortes dans le golfe de Bengale (comme c’est également
le cas actuellement), alors on peut comprendre que la tâche de Raphaëla
est mouvementée.
En savoir plus
Sur le régime climatique australien, http://www.bom.gov.au/
et
http://www.bom.gov.au/lam/climate/index.htm
.