COMMUNIQUE DE PRESSE
Vendredi 12 mai 2006

Au 33ème jour de traversée, Raphaëla a déjà parcouru plus de la moitié du chemin

mais subit actuellement un gros coup de frein dans l’océan Indien, engendrant une chute de ses moyennes quotidiennes.

AMBIANCE VENT DANS LE NEZ
Depuis mardi 9 mai, Raphaëla s’attendait à un changement de conditions climatiques. Les alizés d’Est Sud Est avaient disparu, remplacés peu à peu par un flux d’ouest empêchant toute progression significative de la planche pendant près de deux jours.
Hier, jeudi matin, au réveil, la surfeuse de l’Indien avait constaté à l’aide de son GPS qu’elle avait même reculé durant la nuit. Résultat : 4 milles nautiques parcourus en 24 h au lieu des 60 habituellement.

ZEN ATTITUDE
Raphaëla, prévenue depuis quelques jours par son routeur météo Jean-François Bonnin, s’est bien préparée mentalement à cette nouvelle situation et a adopté la « zen attitude ». Un comportement positif certainement dû au travail effectué toute l’année avec son préparateur mental, Jean-Claude Ménard, reconnaît Raphaëla.
Cette accalmie de 48 h n’est pas non plus pour déplaire à la sportive qui profite de ce calme relatif pour se reposer le corps et l’esprit. En effet, cela faisait près d’un mois que la planchiste subissait un enchaînement de vents puissants, de grains, de houles profondes avec des animées par des vagues parfois déferlantes entraînant des chutes violentes.
Les conditions météorologiques étaient telles que parfois, il lui était même impossible de naviguer en toute sécurité. « Heureusement que j’étais bien préparée physiquement : cela m’a permis de passer cette période particulièrement difficile ».
Mais il ne faudrait pas que cette situation dure trop longtemps car la patience de la Bretonne a des limites.

ANCRES FLOTTANTES OU FREIN A MAINS
Lors de la vacation d’hier soir, Raphaëla a expliqué qu’elle naviguait toute la journée malgré le manque d’air, histoire de faire route à l’ouest et de compenser la dérive de nuit dans le mauvais sens pour ne pas perdre trop de terrain.
Afin de ralentir au maximum la dérive nocturne, Raphaëla a laissé sa voile à la traîne dans l’eau, toujours attachée au flotteur.
La nuit dernière, elle a même rajouté des ancres flottantes supplémentaires (sorte de parachute en tissu à spi relié à la planche par une longue corde, véritable frein à main aquatique).
Au matin, bien que l’ensemble ait gentiment fait des nœuds et des boucles, Raphaëla était très satisfaite de ses initiatives puisqu’elle n’avait que très peu dérivé au cours de la nuit.

STATISTIQUE EN BAISSE
Les deux dernières 24 h ont signé les plus mauvaises moyennes journalières avec 17 milles parcourus entre le mardi 9 et le mercredi 10 mai, et 4 milles entre le mercredi et le jeudi 11 mai.
Ainsi, la moyenne quotidienne a donc chuté sérieusement pour passer à 59 milles ce matin au lieu des 64 milles nautiques constatés depuis le départ.
Il faut préciser que la moyenne sur 24 h est calculée tous les matins à 6h (GMT), d’après les positions envoyées par la balise Argos.
Cette moyenne comprend la partie de navigation à la voile ainsi que la dérive de nuit nécessaire pour réussir ce genre de traversée.
D’ailleurs, il serait impensable de tenter la traversée de l’océan Indien dans l’autre sens en planche à voile ou à la rame. Même les voiliers utilisent des routes plus au nord afin de ne pas se battre contre les alizés.

BEAU TEMPS BELLE MER
L’océan Indien montre un tout autre visage depuis deux jours, avec un beau soleil, des lumières contrastées, un bleu profond. « Une journée sympa » comme le précise Raphaëla, « la houle est longue, il y a des petites vaguelettes à la surface, la mer n’a rien à voir avec ce que j’ai vécu pendant le premier mois. J’ai fait une belle journée de navigation, au bon plein, mon allure préférée, bien suspendue au harnais. Comme le vent changeait en permanence de direction, et de force, je suis même tombée à l’eau dans un moment d'inattention. Rien de grave. La seule chose qui m’a un peu inquiétée est une masse brune que j’ai vue au loin sous l’eau, je ne sais pas ce que c’était ».

AUJOURD’HUI
Lors de la vacation de la nuit (le matin pour Raphaëla), les nouvelles sont plutôt bonnes : « Ce matin, je me suis levée avec un grand soleil mais aussi un grand calme. Le vent a tourné au sud est, tout léger, comme prévu autour de 10 nœuds. Je vais gréer la plus grande des voiles (7,4 m²). Mais j’ai remarqué une houle « molle » de sud-ouest. Je vais attaquer la journée pour essayer de faire des milles car je ressens depuis deux jours que la fin de la traversée se distant un peu ».

LES PREVISIONS A VENIR
Raphaëla attend le retour des alizés qui devraient s’installer à partir de demain samedi 13, pour une force de 12 à 17 nœuds de Sud Est dans un premier temps, et de l’Est-Sud Est à partir de lundi 15 mai. Ainsi, les moyennes journalières devraient augmenter pour revenir proche des bases de départ, soit aux alentours des 60 milles quotidiens.

ECLAIRAGE AU PC COURSE
Hier, l’équipe d’Aide et Action était présente pour venir dialoguer avec l’aventurière. Claire Calosci (directrice générale) et Jean Jourdan (directeur France) étaient impressionnés et émus par cette voix venue d’ailleurs. Raphaëla, qui n’a pas perdu le sens des réalités, rappelant les 25 ans d’Aide et Action. Elle leur a également demandé où en était la préparation de l’exposition de « Regards Croisés ». Exposition photo de Barbara Rix, gare Saint-Lazare du 16 au 30 juin.
Cette exposition, qui a pour but de mobiliser le public sur la cause de l’éducation pour tous, juxtapose deux catégories de parcours réussis. Celle de personnalités connues à côté d’anonymes qui ont réussi grâce à l’éducation en général et au soutien d’Aide et Action en particulier, comme celui de la jeune laotienne Ela, qui est muette, devenue formatrice pour instituteur d’enfant sourds et muets. Raphaëla et son équipe sont fières de porter les couleurs d’Aide et Action.

La traversée en chiffres aujourd’hui (à 8h France):
Longueur de la traversée en route directe : 3300 milles (6111 km)
Distance parcourue depuis le départ : 1811 milles (3353 km)
Distance restant à parcourir : 1496 milles
Moyenne quotidienne : 59 milles (109 km/24 h)
ETA (Estimate Time of Arrival) à proximité de l’Ile de la Réunion : vers le 6-7 juin (sous réserve de la suite météo)
Ville d’arrivée sur l’Ile de la Réunion : le Port (Pointe des Galets)

Pour voir la position sur la carte cliquez ici

PC Course : Vous pourrez venir parler avec Raphaëla à l’aide de son téléphone satellite Iridium. Une vacation quotidienne (du lundi au vendredi) est organisée. Le PC course ouvert à la presse et au public, est basé au C.A.P.E (Centre d’Accueil de la Presse Etrangère), partenaire fidèle, au sein de la Maison de Radio France. France Inter a mis en place les moyens techniques pour écouter - en temps réel - la planchiste dans les meilleures conditions. Horaire de vacation à 16 h.

Pour écouter la vacation du jour cliquez ici

Le kit pédagogique : durant toute la traversée, les enfants pourront aller à la découverte de nombreux sujets qui jalonnent le périple de la bretonne en surfant sur un site dédié spécialement crée à cet effet : www.respectocean.com