POINT DU JOUR n°42
Lundi 1er mai 2006 (Pénestin 18H00)

La casquette et le pare-soleil

Dimanche matin le réveil s’est fait sous les grains, « mais j’ai à peu près bien dormi ». Raphaëla est hésitante, le vent dehors souffle à 25-30 nœuds, les creux sont impressionnants. Les conditions sont en fait très limites pour envisager de gréer une voile et surtout naviguer.
« Au fait, j’avais oublié de vous dire, mais hier j’ai perdu ma casquette en naviguant. Voilà, comme ça, ça en fait une pour chaque océan que j’ai traversé ».

La journée s’est finalement passée sans pouvoir naviguer. « J’ai passé la journée à moitié couchée dans la planche. J’en ai profité pour finir mon roman policier en cours (La Constance du Jardinier). Et j’ai dû me fabriquer un pare-soleil avec une serviette et du scotch alu que j’ai collée sur la bulle pour essayer d’avoir un peu d’ombre ».
Sous le soleil, l’intérieur de la planche est suffocant. Raphaëla commence à travailler de plus en plus souvent sur son ordinateur. « Mais bon la position est compliquée, l’ordinateur est posé sur mon bas-ventre, donc je ne vois pas toujours exactement ce que je tape. Pour écrire dix lignes c’est trois plombes de boulot ».

A la vacation de lundi matin (3H à Pénestin), j’ai assisté en direct à un quasi chavirage. Raphaëla était en train de m’expliquer qu’elle trouvait la mer et le vent un peu moins forts pour ce début de journée. Elle a à peine eu le temps de terminer sa phrase que j’entends une vague déferler sur la planche et, dans le même temps, un grand bruit dans la planche, le même que celui produit par des tiroirs qu’on déverserait sur un plancher. « Bon, il faut qu’on arrête de parler là, tout s’est renversé, la bulle était dans l’eau, et tout mon petit déjeuner s’est renversé ».

Fin de la vacation…

Au cours de la navigation ce jour, Raphaëla s’est fait éjecter par une déferlante arrivée par derrière sur la planche. « Quand je me suis retrouvée à l’eau, j’ai eu peur que la planche ne me tombe dessus. Les vagues sont vraiment violentes. D’ailleurs ce matin, quand j’ai failli chavirer, j’ai vu ma boîte d’huiles essentielles passer d’un côté à l’autre de la planche, et mon verre de thé au lait qui est resté fixé dans son compartiment s’est retrouvé en position horizontale et bien sûr il s’est renversé entièrement ».

Mais des enfants de l’école St-Gildas de Pénestin sont venus spécialement pour parler à Raphaëla avec leur institutrice Marie-Renée. Mirana avait apporté un brin de muguet pour Raphaëla et Camille lui a demandé si elle en avait reçu. « Oui, justement, les Chevreuil qui sont mes médecins m’en ont envoyé par pensée. »

Alexis s’inquiétait de savoir si la planche avait un peu séché après la grosse vague. « Est-ce que tu as froid pendant les nuits ? » demande Emeline. « Oui, d’ailleurs la nuit je dors dans mon duvet en ce moment ». Landry est tout intimidé mais je sais que dans ses yeux il embrasse Raphaëla. Il se lance quand même : « C’est quoi les sensations quand tu tombes à l’eau ? ». « Ah ! sur le moment, je ne pense qu’à remonter vite à bord. Et puis après j’ai un grand frisson à cause du stress. Mais quand je suis à bord je suis en pleine confiance ».

A propos de la photo qu’elle nous a envoyée, on apprend qu’elle en a fait un bon paquet avant de sélectionner la bonne. « Mais tu les gardes toutes, hein ? ».

Rédaction Hélène André