POINT DU JOUR n°43
Mardi 2 mai 2006 (Paris 19H30)
Raphaëla ne calcule plus
Dès le petit matin Raphaëla sent la bonne journée qui s’annonce. « Tout s’est calmé, il y a un grand soleil et la mer est toute gentille ». Le ton est plutôt enjoué, elle a encore dans les oreilles les paroles des enfants de Pénestin qui sont venus hier lui parler : « Super la vacation avec les enfants ». La seule ombre au tableau est la réparation de l’active éco qui l’aide à détecter les cargos et qui semble avoir pris l’eau.
Elle ne s’était pas trompée, « c’était
une belle journée, avec des conditions idéales, un grand soleil,
juste quelques petits nuages. Les creux étaient encore de 3,5 m
mais je ne les sens plus. Il y avait moins de vent aujourd’hui (encore
20 nœuds) et tout m’a paru plus facile. Je pense que j’ai
dû avancer entre 5,5 et 6 nœuds pendant que je naviguais.
En fait je me remds compte que je fais beaucoup moins de calculs que pendant
les autres traversées où je me prenais la tête pour essayer
d’évaluer le nombre de milles parcourus chaque jour. Maintenant
je navigue et basta ! ».
Elle a donc fait ses 6 heures
de navigation, du coup ce soir elle était débordée. « Il
commençait à faire nuit quand je me suis mise à dégréer ».
Son frère Tanguy est au PC :
- « Bon alors tu as pû faire sécher
quelques trucs ? ».
- « Oui, j’ai enfin sauvé quelques vêtements de l’humidité
permanente. Et puis, en fin de journée, je me suis dis qu’une
toilette complète pourrait peut-être s’envisager, mais
finalement j’ai renoncé : il fait trop froid ».
Concernant les anatifes, Raphaëla continue de faire ses prélèvements
sur le bout orange à l’arrière de la planche.
- « Et sous la planche, tu as une idée ? »
- « Bof, je n’ai pas trop envie d’aller exprès à
l’eau. Peut-être lors d’une prochaine chute. Mais à
mon avis il ne doit pas y avoir grand-chose, je ne sens rien quand je navigue ».
Le menu d’aujourd’hui a consisté en des pâtes avec une sauce assez moyenne à midi, « mais ce soir je me suis offert ma recette préférée : le poulet Masala. Et puis j’ai aussi goûté un anatife. Et là, je me suis dit que la fricassée avec pointe d’ail que notre ami Yann m’avait proposé pendant que je traversais le Pacifique devrait être pas mauvaise du tout ».
Si elle se met à manger les anatifes il n’y aura décidément
plus rien du tout pour l’Ifremer…
O tempora, O mores…
Rédaction Hélène André