POINT DU JOUR n°44
Mercredi 3 mai 2006 (Paris 20H20)
La culotte de cycliste et le vieux soja
Je ne m’attarderai pas sur la navigation d’aujourd’hui, elle ressemble à celle d’hier, avec un vent un peu plus soutenu tout de même : grand soleil, mer, vent, la voile de 5,2 m2 et hop ! Elle est partie pour 6 heures de nav. « Je pense que demain le vent sera un peu plus à l’Est, je pourrai alors envisager de changer d’amure pour naviguer ». Et donc remonter…
Pour les anatifes, que personne ne s’inquiète, Raphaëla a passé sa main sur la coque : rien. Ils sont à la bourre les petits anatifes, ils n’arrivent pas à la rattraper ! Pourvu que ça dure… Vous vous rendez compte, il paraît qu’il y a 200 espèces d’anatifes dans l’océan Indien et même pas une qui tienne le rythme échevelé de la planche, on ne va pas pleurer ! En fait il y a une donnée essentielle : le nouvel antifouling, celui qui lave plus bleu… « Il n’y a que le bout orange qui leur plaît. Un truc en polypropylène et ça ils aiment bien ».
C’est plutôt l’intendance à bord qui préoccupe Raphaëla. A la vacation cette nuit (son matin) elle m’apprend que la culotte de cycliste qu’elle avait mise à sécher s’est envolée. « C’est pas grave, il m’en reste une deuxième ». C’est le striptease de la traversée qui commence : hier la casquette, aujourd’hui la culotte, et demain ?
Et puis la nouvelle tombe : « Quand
je rentre dans la planche ça pue, c’est terrible. Franchement
il ne faudra pas visiter la planche à l’arrivée parce
que là j’ai la honte ! ». Ce n’est
qu’à la fin de la journée que Raphaëla a compris
le fin mot de l’histoire. « En retrant
je sens encore cette odeur infâme et là je commence l’enquête.
Ce n’est pas possible, ça ne peut pas être moi ».
Finalement, elle découvre que le flacon de sauce soja s’est déversé
dans un équipet au milieu des herbes. « Bon, ce n’est
pas la sauce Nuoc Mam (heureusement : elle aurait dû déménager)
mais ça traîne depuis quelques jours, cette espèce de
vieille odeur de poisson un peu pourri. Je viens de me taper une heure de
nettoyage, je crois que la nuit sera plus sereine ».
Quand elle vous dit que c’est le bazar dans la planche il faut la croire !
Rédaction Hélène André