POINT DU JOUR n°55
Mardi 16 mai 2006 (Paris 19H35)
La menace de la bulle
La dérive de la nuit dernière s’est organisée vers le Nord en prévision de la pétole qui s’approche de Raphaëla. « Si je continue ma route à l’ouest je vais droit dans les petits ronds de pétole que je vois sur les fichiers météo ».
Parce que ces fichiers météo sont pleins de petits dessins qu’il faut savoir interpréter : des traits qui donnent l’axe du vent avec des barbules à l’une des extrémités (celle vers lequel le vent va, ou son sens si vous préférez le langage technique). Et ces petites barbules il faut savoir les lire : une grande c’est 10 nœuds, une petite c’est 5 nœuds. Alors exercice pratique : vous avez 3 grandes barres et 1 petite, ça fait combiend de nœuds de vent ?
Et puis il y a ce que tout marin redoute : le petit rond ! Le petit rond c’est quoi en fait ? Eh bien c’est la barre qui se mord la queue parce que le vent ne sait pas dans quel sens il va, et cette barre qui s’enroule sur elle-même elle n’a pas de barbule. Donc ça fait 0 nœud de vent, l’horreur !
Et donc tous ces petits ronds avancent inexorablement vers Raphaëla. « Alors je vais essayer d’aller chercher un petit filet de vent plus vers le Nord, on va voir si ça va marcher, si j’arrive à attraper le vent avant d’être engluée dans le petit temps ». Elle fait du slalom pour éviter tous ces petits ronds qui ont l’air tout contents de trouver un peu de compagnie…
« Enfin, aujourd’hui j’avais encore un vent de 10 15 nœuds et j’ai navigué avec ma voile de 5,7 m². J’étais tribord amure donc c’est moins reposant, il y a plus de tension pour maintenir la voile ». Elle n’était pas fâchée d’arrêter une demie-heure plus tôt, surtout qu’il y a encore pas mal de boulot après la journée : dégréer, tout ranger sur le pont, installer la dérive, faire chauffer l’eau pour le dîner du soir, un peu de massage et d’étirements, la vacation téléphonique pile à l’heure… « Je ne vais pas dormir tout de suite ».
Rédaction Hélène André