POINT DU JOUR n°69
Vendredi 2 Juin 2006 (Paris 19H15)
Cent Ans de Solitude
Il est écrit que cette traversée sera difficile jusqu’au bout, « l’océan ne lâche rien ». La prévision météo pour la journée à venir n’est pas tendre : Vent entre 25 et 30 nœuds, mer forte…
Du coup on passe un peu plus de temps à la vacation ce matin, je sens que Raphaëla n’est pas très pressée d’aller constater l’état de la mer. On revient sur la rencontre avec La Rieuse. « Ecoute, je repense à Cyril dans le Zodiac à côté de moi. Il était tout ému, je n’en menais pas large non plus. On ne savait pas très bien quoi se dire et il avait un sourire béat, c’était un beau sourire ».
« Et puis je me suis fait la réflexion que La Rieuse était plus petite que La Fougueuse (le patrouilleur qui avait ravitaillé Raphaëla pendant sa traversée de l’Atlantique), enfin en tout cas La Rieuse était plus courte ».
Au PC à Paris, cet après-midi, Raphaëla nous confirme par téléphone ce que j’avais pressenti toute la journée. « Aujourd’hui je nai pas navigué du tout, c’était "100 Ans de Solitude", le super bouquin de Gabriel Garcia Marquez, j’ai passé ma journée plongée dedans ».
Dominique et Anne-Henri (sa belle sœur et son frère) sont de passage au PC.
- « Raphaëla, nous savons que cet océan ne te fait pas de cadeau, et nous sommes venus t’embrasser ».
- « Ah oui ! Ça c’est bien vrai ! En fait l’océan est tout le temps sur ON ». Ça veut tout dire !
Nous sommes en duplex avec M. Raymond Lauret, 1er adjoint du Maire du Port (La Réunion).
- « Raphaëla, bonjour, sachez que La Réunion vous attend. Sachez aussi que nous sommes heureux de vous accueillir malgré la situation difficile en ce moment chez nous ».
Lorsque Raphaëla lui répond pour le remercier, s’installe une sorte d’énorme écho qui donne l’impression qu’on se trouve dans une immense basilique, avec plafond à 30 m de hauteur, Raphaëla à un bout et M. Lauret à l’autre. Ou alors à un concert de rock au moment de présentations avec chambre d’écho à fond la caisse. J’en viens presque à oublier que Raphaëla est sur sa planche au milieu des vagues, il faut le faire quand même.
- « Vous serez accueillie par des musiciens bretons et réunionnais ».
- « Ne me dévoilez pas tout ».
- « Oh, mais je ne vous ai rien dit. Je vous embrasse ».
A l’instant vient de nous rejoindre M. Christian Habonneau, directeur du CAPE. « Raphaëla, je voulais te dire qu’hier j’ai assisté à une conférence de presse qui t’aurait sûrement intéressée. Elle était animée par le directeur d’Océanopolis et concernait l’acidification des océans, et en particulier de l’océan Indien ». J’entends presque Raphaëla dresser l’oreille…
Demain la prévision est un peu à la baisse. On croise les doigts.
Rédaction Hélène André